Préparation aux examens

Extraits du Guide d’intervention institutionnelle : pour favoriser la réussite éducative des étudiantes et des étudiants autochtones du Cégep de Baie-Comeau, de Nathalie Santerre.


 

Enseigner la préparation aux examens [1]

Chez les étudiants autochtones, la préparation aux examens engendre un stress semblable à celui de tous les étudiants. Toutefois, le stress que connaissent les étudiants autochtones n’a pas la même origine que celui ressenti par leurs pairs allochtones. Comme la vision du temps diffère chez les étudiants autochtones, ces derniers ont tendance à ne pas réaliser que les cours, qui sont inscrits dans le calendrier par sessions de quinze semaines chacune, sont beaucoup plus chargés que les cours du secondaire. Alors que les cours de niveau secondaire sont généralement échelonnés sur un an, ce qui permet aux étudiants moins assidus en début d’année de se reprendre par la suite, les cours de niveau collégial exigent, dès la première semaine, une rigueur académique constante et une grande autonomie. D’après les étudiants autochtones questionnés à ce propos, la notion de respect de l’agenda, notamment en ce qui concerne les évaluations sommatives ou les remises de travaux, n’a pas ou peu été développée au cours de leurs études primaires et secondaires.

  • Le stress survient souvent la veille de l’examen, quand l’élève autochtone constate qu’il n’est pas prêt et qu’il ne pourra pas réussir l’examen.
  • La notion de gestion du temps est donc importante à considérer avec ces étudiants. Ils affirment eux-mêmes que leur vision du temps les empêche de se préparer adéquatement aux examens.

 

Pour faciliter la préparation aux examens chez les étudiants autochtones, voici quelques conseils :

  • Présenter les échéanciers dans le plan de cours, dès le premier cours, et demander aux étudiants de souligner ou surligner les dates des examens ou des remises de travaux.
  • Rappeler régulièrement aux étudiants la date de l’évaluation suivante.
  • Suggérer aux étudiants de consigner toute information importante dans un agenda, qu’il s’agisse de celui offert par le cégep ou encore d’un simple calendrier et d’en conserver une copie dans un endroit stratégique.
  • Demander à l’aide pédagogique individuelle de venir rencontrer les étudiants en classe et de leur proposer un atelier sur la gestion du temps.
  • Pour tout ce qui a trait à la gestion du temps d’étude et de préparation aux examens, consulter l’encadré suivant.

 

Conseils à offrir aux étudiants autochtones pour la préparation aux examens

Planifier des moments d’étude à l’horaire.
Établir des priorités : quels examens exigent le plus de temps d’étude et de préparation?
Trouver un endroit calme où étudier sans risque d’interruption et optimiser les moments libres au cégep, entre les cours (il est difficile pour ces étudiants de travailler à la maison, car il y a beaucoup de gens et de bruit autour d’eux, et que la plupart d’entre eux doivent reprendre leurs responsabilités familiales dès leur retour à la maison en fin de journée).
Réviser les notes régulièrement. Débuter dès le premier cours. Adopter une méthode efficace pour la prise des notes, telle que la méthode SVA[2].
Proposer aux étudiants un canevas pour la prise de notes, afin de leur donner quelques balises utiles pour leur préparation à l’évaluation.
Rappeler l’importance du sommeil, d’une alimentation saine et de l’activité physique. Ces trois composantes d’un mode de vie équilibré contribuent à accroitre l’énergie et la concentration, qui sont essentielles avant un examen.
Avant l’examen en classe, si cela convient, proposer aux étudiants un exercice de respiration : inspirer lentement en comptant jusqu’à 5 et expirer lentement en comptant jusqu’à 5.
En prévision du jour de l’examen, proposer ces astuces aux étudiants : éviter de relire toutes les notes avant l’examen, car cela contribue à augmenter le stress; avant de commencer à répondre, lire toutes les questions et souligner les mots-clés; déterminer le sens de chaque question (est-ce qu’on demande de donner une cause, une explication, une justification, etc. ?); répondre d’abord aux questions qui paraissent plus faciles; relire les réponses avant de remettre l’examen.
En classe, proposer cet exercice aux étudiants : à la suite de la présentation de la matière, demander aux étudiants de formuler une question qui serait susceptible d’être posée dans l’examen portant sur cette matière. Demander ensuite de chercher la réponse à cette question et de l’écrire, en précisant l’endroit où ils l’ont trouvée. Remettre aux étudiants l’ensemble des questions et des réponses ainsi préparées. Bien souvent, elles correspondent aux sujets interrogés par l’examen. À la suite de cet exercice, montrer aux étudiants comment cette réponse serait évaluée, si elle avait été donnée lors de l’évaluation sommative. Insister sur l’importance à accorder à la concision, la pertinence et la cohérence des idées, ainsi qu’à la qualité de la langue. Se mettre à la place de l’étudiant devant la classe. Simuler qu’il est en train d’étudier à la maison. Se poser les questions qu’il serait susceptible de se poser lui : Quel volume faut-il utiliser? Qu’est-ce que le professeur pourrait poser comme question à l’examen? Si j’ai des questions, qui peut y répondre rapidement? Au besoin, montrer aux étudiants de quelle manière et à quelles fins un ouvrage de référence peut ou doit être utilisé.
Par souci pour les étudiants qui n’en sont qu’à leur première session de cégep, demander à la classe de trouver ensemble la réponse à une question d’examen potentielle. Cela contribue à rassurer les étudiants quant aux attentes de l’enseignant.

 

S

(ce que je Savais avant le cours)

 V(ce que je Veux savoir car je ne le comprends pas)

 A

(ce que j’ai Appris, ce que je retiens bien à la suite du cours).

 

 

  • La méthode SVA consiste à dessiner un tableau comportant trois colonnes. La colonne S correspond à ce que l’élève savait déjà avant de suivre le cours. La colonne V correspond à ce que l’élève veut savoir ou à des notions qui ne sont pas claires et surlesquelles il devra aller chercher des informations utiles. La colonne A correspond à ce que l’élève a appris durant le cours, donc à ce qu’il retient et maitrise en fin de parcours.

 

[1]  Carrefour de la réussite au collégial (2002). Pédagogie de la 1re session. (http://www.fedecegeps.qc.ca/wp-content/uploads/files/carrefour_pdf/guide01.pdf). Consulté le 20 avril 2014.

[2]  Des explications sur cette stratégie pédagogique sont données à la fin de l’encadré.

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